« La France veut la fin du sida, et elle s'en donnera tous les moyens. A l'échelle mondiale, ce sont les plus pauvres qui sont les plus vulnérables. C'est une injustice qui s'ajoute à d'autres, et elle est intolérable. C'est donc une des priorités que j'assigne à la politique de la France : contribuer à un accès universel aux traitements. »

François Hollande, le 26 novembre 2012.

Solidarité Sida en campagne

L'appel au président

La crise est mondiale, la solidarité doit l'être aussi

A Solidarité Sida, nous sommes fiers du leadership de la France dans la lutte mondiale contre le sida. Cet engagement politique envers les pays les plus démunis a déjà sauvé des millions de vies.

Aujourd'hui, c'est notre devoir et notre responsabilité de ne pas baisser les bras même face à la crise économique. Les malades et les communautés comptent sur nous.

A l'heure où chaque pays donateur doit annoncer sa contribution au Fonds mondial pour les 3 prochaines années, Solidarité Sida demande au Président de la République d'augmenter la contribution de la France de 360 à 400 millions d'euros.

16/07/2013 > Entre déception et soulagement

Le Président de la République, François Hollande, a annoncé lundi 15 juillet 2013 le maintien pour les 3 ans à venir de la contribution française au Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. C'est donc 1,08 milliard d'euros qui sera versé au Fonds Mondial, soit le même montant que ces trois dernières années.
> lemonde.fr : La France maintiendra sa contribution au fonds mondial contre le sida


Cette nouvelle nous déçoit autant qu'elle nous soulage.


C'est pour que le slogan "des médicaments pour tous" ne soit pas un simple vœu pieu que nous avions lancé il y a quelques semaines notre appel au Président de la République pour une hausse de cette contribution, seule condition à nos yeux pour que les progrès de l'accès aux traitements se poursuivent dans les pays les plus démunis. Personne ne doit oublier qu'aujourd'hui encore, plus de 7 millions de malades à travers le monde n'ont pas accès à ces traitements, soit un malade sur deux ; que des enfants naissent chaque jour porteurs du VIH parce que leurs mères n'ont pas eu accès au traitement qui limite la transmission de la mère à l'enfant.


Nous n'avons malheureusement pas été entendus. Nous ne pouvons que le regretter.


A Solidarité Sida nous avons pleinement conscience que le contexte économique et budgétaire national et international rendait cette décision courageuse, et qu'en maintenant sa contribution au niveau actuel, la France reste le deuxième pays contributeur derrière les États-Unis. Mais nous ne nous résoudrons jamais à ce que les malades du sida puissent être des victimes collatérales de la crise.


Luc Barruet & Antoine de Caunes
Directeur-Fondateur & Président d'Honneur de Solidarité Sida

L'espoir de l'accès universel

Seul 1 malade sur 2 a accès au traitement

Aujourd’hui, le sida est toujours une maladie dont on ne guérit pas. Depuis l’avènement des trithérapies, des populations entières en sont privées. Seuls 28% des enfants de 0 à 14 ans admissibles à un traitement vital en bénéficient. La situation s’améliore puisque selon l’Onusida, 54% des 15 millions de patients qui ont besoin d’antirétroviraux dans les pays pauvres y ont accès. Des progrès mais qui n’occultent pas le reste de ces populations exclues des soins.

L'argent antivirus universel

Que ce soit à l’échelle de l’aide internationale ou de Solidarité Sida, l’argent reste le nerf de la guerre. Et comme la guerre n’est pas gagnée, l’enjeu est de taille. Avec la crise financière et économique qui s’installe, de nombreux pays donateurs du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sont tentés par le repli. Les contributions stagnent et les partenariats sont remis en question.

La lutte progresse... mais pas assez vite...

La lutte progresse...

-25%

Baisse d’un demi-million des décès liés au sida dans le monde entre 2005 et 2011.

50%

Chute de plus de 50 % des nouvelles infections à VIH dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire

14M

Depuis 1995, l'accès aux thérapies antirétrovirales ont permis d'économiser 14 millions d'années de vie dans les pays à faible et moyen revenu, dont 9 millions en Afrique sub-saharienne.

Mais pas assez vite...

34M

34 millions de personnes touchées par le VIH/sida. Dont 3,3 millions d’enfants, la majorité dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. la moitié ne connaissent pas leur statut sérologique.

2,5M

2,5 millions de nouvelles infections en 2011 (20% de moins qu’en 2001).

1,7M

1,7 millions de malades sont décédés en 2011.

A peine plus d’1 personne sur 2 qui a besoin d’un traitement antirétroviral y a effectivement accès.

330mille

330 000 enfants infectés en 2011.

28%

Seuls 28% des enfants de 0 à 14 ans admissibles à un traitement vital en bénéficient.

30%

Seules 30 % des femmes enceintes admissibles au traitement suivent une thérapie antirétrovirale pour leur propre santé.

Télécharger le Rapport OnuSida 2012
  • Le fonds mondial comme priorité

    7:43
    Access to Life - Vietnam
    8:42
    Access to Life - Swaziland
    8:44
    Access to Life - South Africa
    16:49
    Access to Life - Rwanda
    11:30
    Access to Life - Russia
    8:44
    Access to Life - Peru
    11:09
    Access to Life - Mali
    8:09
    Access to Life - India
    13:00
    Access to Life - Haiti
    2:53
    Together we can do great things

    Créé en 2002 sous l’impulsion de la France, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a depuis démontré toute sa pertinence et sa capacité à agir en faveur du renforcement des systèmes de santé dans les pays en développement.


    Avec la crise, l’avenir du Fonds mondial s’inscrit en pointillé. La tentation du repli des pays donateurs risque de gagner du terrain.

  • 4 raisons d'y croire

    Grâce aux fonds mondial

    4,2M

    4,2 millions de personnes ont bénéficié d'un traitement antiretroviral grâce au Fonds mondial.

    9,3M

    9,3 millions de personnes ont bénéficié d’un traitement contre la tuberculose.

    310M

    310 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticide ont été distribuées pour lutter contre le Paludisme.

    8,7M

    8,7 millions de vie ont été sauvées.

    Un outil performant pour la santé mondiale

    Le Fonds mondial est aujourd’hui l’un des outils les plus performants et rentable en terme de santé mondiale. La France en est le deuxième contributeur derrière les Etats-Unis.
    Exemples concrets de programmes soutenus par le Fonds Mondial :
      • Au Swaziland, le nombre de cas de paludisme a baissé de 95% entre 2001 et 2010, et le pays se prépare à la pré-élimination de cette maladie.
      • La Namibie a atteint l’objectif de l’accés universel au traitement du VIH en 2010, 88% des adultes et plus de 95% des enfants pouvant y prétendre reçoivent un traitement vital pour eux.
      • La Chine a utilisé les subventions du Fonds Mondial afin de mettre en place de solides systèmes de surveillance et de mesure pour la tuberculose.

Augmenter la contribution de la France, c’est possible !

  Arrêter l’épidémie de sida dans le monde, c’est possible. [...] C’est la solidarité entre les Nations qui est ainsi en jeu, ce qui suppose l’implication des pays les plus riches envers les plus démunis. C’est grâce à cet engagement, que je veux ici renouveler au nom de la France, que nous parviendrons à parcourir la seconde moitié du chemin — la plus difficile — traiter non seulement 7 millions de personnes mais 15 millions de malades du sida. La France, depuis la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et celle d’UNITAID, prend une large place à cette œuvre commune.

Extrait du message du Président de la République pour la conférence mondiale sur le sida, 23/07/2012.

La crise n'est pas un argument

Grâce à la taxe de solidarité sur les billets d’avion, la France alloue déjà 60 millions au Fonds mondial en ressources extrabudgétaires.
Malgré la crise, les recettes de la taxe sur les billets d’avion n’ont pas faibli. La stabilité de ces recettes prouve qu’un mécanisme de financement innovant fonctionne. Il est tout à fait possible de lever les fonds nécessaires à la lutte contre le Sida, le Paludisme et la Tuberculose, même en temps de crise. La France doit aujourd’hui encourager ses partenaires à appliquer une taxe similaire.
De plus, avec la mise en place de la taxe sur les transactions financières (TTF), la contribution de la France pourrait considérablement augmenter : 90% des ressources de la TTF seront dédiées à la réduction de la dette et dans les 10% restants, une moitié pourrait être allouée à la lutte contre le changement climatique, et l’autre à l’augmentation de la contribution française au Fonds mondial à hauteur de 40 millions d’euros.
Une TTF à l’échelle européenne est aussi en préparation et pourrait permettre de mobiliser 1,5 milliards supplémentaires pour le Fonds mondial.


3 questions à Luc BarruetDirecteur-fondateur de Solidarité Sida

1Comment a commencé l’histoire de Solidarité Sida ?

Dans une chambre de bonne de 14 m2. Nous étions alors étudiants. Comme d’autres jeunes, nous avons choisi de ne pas baisser les bras face à un fléau dont nous savions peu de chose au départ, à part qu’il se transmettait par amour. Ce refus de la fatalité nous l’avons, tout d’abord, partagés avec nos potes. Et très vite, avec les potes des potes de nos potes. Chaque semaine, nous étions plus nombreux. L’histoire de Solidarité Sida est avant tout celle d’un engagement collectif et générationnel fondé sur l’envie d’agir et le plaisir partagé. Une épopée belle et généreuse « d’utopistes pragmatiques » qui pensent qu’en matière de solidarité, tout ce qui est souhaitable est possible.

2Vous voulez dire qu’à l’impossible tout le monde est tenu ?

Oui mais aussi qu’il y a des combats et injustices qui nécessitent de se dépasser. De trouver individuellement ou collectivement les ressources pour « aller plus loin ». Et ça marche. L’histoire de notre petite association en est un exemple. Même dans l’action solidaire, l’ambition est toujours difficile à porter. Heureusement, quand les résultats sont là, ils sont inestimables.

3Comme c’est le cas en terme d’accès aux traitements ?

Oui, tout à fait. D’énormes progrès ont été réalisé ces dernières années. On est passé de 15% à 54% des malades qui ont besoin de traitements et qui y ont accès. Ce n’est malheureusement pas le cas des enfants avec 28%. En tant que militant, en tant que citoyen du monde, je ne peux accepter que ces malades et ceux qui ne le sont pas encore puissent être des victimes collatérales de la crise économique. C’est une injustice qui s’ajoute à d’autres et elle doit être combattue.